Louise téléphona à Nathan au moment où il se préparait à quitter son bureau et rentrer chez lui.
Elle était entrée dans sa vie six mois plus tôt, il se remettait à peine d’une rupture douloureuse. Après être resté enfermé sur lui-même pendant plus de deux mois, ce soir là étrangement, il avait accepté d’accompagner un ami qui voulait aller danser. Il avait aperçu Louise peu de temps après être arrivé, et s’était très vite senti attiré par cette jeune femme rousse au sourire franc et chaleureux. Elle dégageait une joie de vivre qui l’avait séduit d’emblée. L’attirance avait été réciproque. Ils avaient discuté une bonne partie de la soirée, puis elle l’avait ramené chez elle, et mis dans son lit. La nuit avait été particulièrement chaude et mouvementée, depuis ils se voyaient régulièrement, et prenaient toujours autant de plaisir à coucher ensemble.
Louise l’invitait à venir la retrouver au « Mandarin’ », le lieu où ils s’étaient rencontrés.
A cet instant de la journée c’était précisément la personne qu’il avait envie de voir. La perspective de finir la soirée avec elle l’amena sans complexe à accepter. Il promit de la rejoindre un peu plus tard, le temps d’aller se doucher et se changer.
Une heure après il entrait dans la discothèque.
Il la vit aussitôt, il ne pouvait pas la rater. Louise dansait seule sur la piste, ses cheveux roux flottaient autour de son visage au rythme de la musique. Sa robe en lamé vert épousait son corps comme une seconde peau. Il n’était pas le seul à la regarder, une partie de la clientèle masculine avait aussi les yeux rivés sur elle. Nathan savait qu’elle en était parfaitement consciente, et qu’elle adorait ça.
Il lui laissa le temps de produire son effet avant de se mettre face à elle. Sans cesser d’onduler, elle se colla à lui l’embrassant avec ardeur.
Louise se serra plus encore pour lui parler à l’oreille. Elle voulait qu’il lui fasse l’amour là tout de suite, sans préliminaire. Elle rêvait d’une pénétration directe, à la limite du viol. « Où sont les toilettes ! »
Nathan la repoussa doucement, il avait envie d’un verre et de prendre le temps de danser, afin d’évacuer la tension de la journée. Louise resta sur la piste alors qu’il gagnait le bar. Il y commanda un gin-coca qu’il sirota à petites gorgées.
Quand il entendit « Satisfaction », il termina son verre d’un trait et rejoignit Louise. Elle lui prit la main et l’entraîna dans un rock endiablé. Après les « Stones » ce fut au tour de « Nirvana » de faire vibrer les haut-parleurs, et il continuèrent à s’agiter comme deux adolescents en folie.
Un air de salsa prit la suite, lui lâchant la main, elle se mit à se déhancher langoureusement. La tête rejetée en arrière, les yeux mi-clos, elle se tenait à la frontière de l’indécence. Il se dégageait d’elle des ondes de sensualité pure, et Nathan n’y était pas indifférent. Tandis qu’elle ondulait, des images torrides envahissaient son esprit, plus le temps passait et plus le désir qu’elle avait exprimé s’emparait de lui.
Pourtant ils dansèrent ainsi pendant plus d’une heure.
Avant de partir ils allèrent boire un dernier verre au bar, et il décida que ce serait chez lui.
Ils quittèrent le « Mandarin’ » et montèrent dans la voiture de Nathan. Pendant qu’il conduisait, elle commença à lui déboutonner son jean. Elle sortit délicatement son sexe déjà tendu par le désir, la lumière intermittente des lampadaires donnait à la scène un éclairage surnaturel.
Nathan détourna son regard un instant, elle sourit et abaissa la tête vers ses cuisses. Il se concentra sur la route. Ses mains serrèrent fermement le volant lorsque la bouche de Louise l’absorba. Des ondes de chaleur déferlaient dans son ventre. La douceur des caresses prodiguées le faisait frissonner. Plus elle accentuait la précision de ses gestes, plus la voiture ralentissait. Ses yeux avaient de plus en plus de difficulté à rester ouverts, il avait envie de se laisser aller sur le siège et emporter par les vagues de plaisir qui envahissaient son corps. Il n’arrivait plus à coordonner correctement ses gestes, et ses réflexes perdaient la précision nécessaire à la conduite de la voiture. Elle se redressa pour reprendre sa respiration et détendre les muscles de son cou, ses cheveux s’enroulèrent autour de son sexe en l’enveloppant d’un fourreau de soie rouge. Elle prit le temps de contempler l’effet produit, puis elle retira lentement sa chevelure et le happa à nouveau.
Nathan prit l’ombre d’un carton posé sur le trottoir pour un chat s’apprêtant à traverser la rue, et il se déporta brusquement vers la gauche. Pour ne pas tomber Louise s’agrippa à sa cuisse, enfonçant ses ongles dans la chair tendre de son entrejambe, il fit un nouvel écart, vers la droite cette fois, et elle serra plus encore. La douleur lui fit récupérer ses esprits. Cela ne dura pas longtemps, la bouche ayant reprit ses caresses, il prit conscience du trouble qui affectait la netteté de sa vision, et se gara dans la première contre-allée qu’il aperçut pour s’abandonner à ses sensations.
Elle accéléra le rythme de ses va-et-vient qui se firent plus profonds. Il regardait la tête monter et descendre autour de lui, elle enflammait son esprit tout autant que son corps. Un nuage d’étoiles scintillantes passa devant ses yeux, il les ferma en laissant la jouissance déferler en lui et hors de lui.
L’étourdissement qui l’envahit s’accompagnait d’un sentiment de bien-être et de plénitude.
Louise se redressa doucement en se massant la nuque. Il la regarda, elle souriait satisfaite du plaisir qu’elle lui avait donné.
Il s’accorda encore quelques minutes pour se remettre, il attendait que l’impression « jambes en coton » s’estompe avant de repartir.
Un moment plus tard ils se garaient devant chez Nathan, il se rhabilla et ils sortirent de la voiture.